Julie Urfels
Dans le paradigme de l’état social actif et face à l’émergence des politiques d’activation qui y sont liées, on assiste, depuis plus de 20 ans, à la modification des missions du travailleur social en Centre Public d’Action Sociale (CPAS), lequel fait face à des injonctions de mobilisation, d’autonomisation et de responsabilisation du bénéficiaire afin qu’il puisse s'intégrer et participer activement à la société. Le bénéficiaire voit désormais sa responsabilité mise en avant et est, quant à lui, dans l’obligation de prouver ses efforts pour atteindre cette autonomie faisant peser sur lui la charge de son insertion et de la gestion de soi. Face à l’usure énoncée des assistantes sociales en charge du suivi des jeunes bénéficiaires du revenu d’intégration âgés de 18 à 25 ans et à l’attention portée à leur accompagnement au sein de la déclaration de politiques sociales de ce CPAS, j’ai voulu, par le biais de cette recherche qualitative, aller à la rencontre de ces assistantes sociales afin de prendre connaissance de leur pratique et de leurs réflexions. La réalisation d’entretiens individuels semi-directifs a permis de mettre en évidence la façon dont elles éprouvent leur professionnalité et ce qu’elles pensent nécessaire pour donner sens à leur accompagnement mais aussi les spécificités liées au suivi des jeunes inactifs qualifiés de NEET.