Caroline Crevecoeur
Dans un contexte sociétal et politique où l’inclusion est en mouvance, les enseignants du supérieur sont face au défi de l’intégrer au sein de leurs pratiques pédagogiques. Depuis 2015, le décret relatif à l’enseignement supérieur inclusif implique la mise en œuvre d’aménagements raisonnables pour les étudiants en situation de handicap. Nous abordons l’inclusion scolaire à travers la reconnaissance de la diversité en éducation pour laquelle la conception universelle de l’apprentissage apporte une piste de solution. Douze enseignants sont interrogés dans l’objectif de comprendre leur vécu à propos de l’enseignement supérieur inclusif en vue de dégager des pistes d’évolution des pratiques. Au-delà des aménagements raisonnables, l’inclusion s’exprime par une diversification des méthodes et dispositifs d’apprentissage ainsi que par les postures professionnelles des enseignants. Si la conception universelle de l’apprentissage est peu connue des enseignants, certaines pratiques reflètent pourtant sa philosophie et ses lignes directrices. Néanmoins, les initiatives des enseignants se heurtent à des freins en termes de moyens organisationnels (humains, financiers, matériels) et de représentations sociales (enseignement, vision du handicap, accès au monde professionnel). (Re)définir et promouvoir l’inclusion, questionner le fondement de la pratique enseignante et s’inspirer d’outils à travers la sensibilisation et la formation apparaissent comme des actions initiatrices d’une évolution pour passer des bonnes intentions aux bonnes pratiques. Des changements qui devraient être portés par l’institution pour soutenir et développer les pratiques existantes des enseignants.